Mais quel est donc ce programme DMS Accelerator qui est sponsorisé par l’Europe ? Ce programme a été créé en 2019 dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne pour soutenir les startups et les PME. L’objectif est de favoriser le développement des technologies qui assurent la fiabilité et la sécurité des méthodes d’analyses concernant les données personnelles et professionnelles. C’est un objectif assez large. On peut peut-être résumer en disant qu’il s’agit de ne pas laisser l’exploitation de nos données à des géants qu’ils soient américains ou chinois, quel que soit le secteur d’activité.
Ce projet Data Market Services (DMS Accelerator) a donc révélé récemment les lauréats de sa seconde édition. 50 startups sont sélectionnées. Elles vont bénéficier de différents services de soutien dans les domaines de la collecte de fonds, de l’accélération, de la normalisation des données, du droit et de la GDPR, du marketing, de la promotion et des compétences en matière de données, entre autres.

Une constellation de sociétés européennes pilote ce programme
Le projet est piloté par un assemblage très divers de cabinet conseil, d’incubateurs, de médias, d’universités et d’une agence de publicité bien connue. On remarque que 3 de ces sociétés sont basées en Espagne, sans doute parce que l’entité pilote se trouve dans ce pays. Le projet est en effet dirigé par ZABALA Innovation Consulting (une société internationale dont les sièges sociaux se trouvent en Espagne et à Bruxelles) qui est chargée de la planification et de l’exécution d’un ensemble de services définis, orientés vers les PME et les startups du secteur des données avec la collaboration de différents partenaires : accélérateurs et incubateurs : Bright Pixel (Portugal), Spherik (Roumanie), Spinlab (Allemagne), The Next Web (Pays-Bas) ; agence de communication : Ogilvy (Espagne) ; universités de recherche : Université de Southampton et King’s College de Londres ; propriété intellectuelle et normalisation : IPTECTOR (Danemark) et W3C (par l’intermédiaire de l’ERCIM en France).

Un programme de 6 mois avec une large partie online
Les 50 jeunes pousses sélectionnées pour ce programme d’accélération de six mois bénéficieront de formations gratuites en entrepreneuriat, d’un programme d’accélération et d’incubation et d’un mentorat. Le programme DMS Accelerator est accessible à 60 % en ligne, ce qui signifie que les jeunes pousses peuvent recevoir une formation et un encadrement sans avoir à se déplacer dans une autre ville ou un autre pays. Qu’en est-il des 40 % restants ? Pendant les six mois d’apprentissage et de croissance intensifs, les meilleures startups recevront des invitations pour participer aux meilleurs événements européens pour leurs activités afin de promouvoir leurs entreprises et elles auront également la possibilité de postuler à d’autres programmes d’incubation.

En clôture de ce programme, les dix meilleures startups seront invitées à un Bootcamp exclusif de DMS composé de sessions d’ateliers et de mentorat.
Au total, 32 pays se sont portés candidats au DMS accelerator programme, dont les 10 premiers ont été : Les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Roumanie, l’Ukraine, la Bulgarie et la Finlande. Le premier pays candidat, les Pays-Bas, a reçu 12,6 % des demandes, suivi du Royaume-Uni avec 11,7 %, puis de l’Allemagne et du Portugal avec 9,2 %.
Les candidats provenaient également de différents secteurs, concrètement de 14 domaines différents. Les 2 secteurs arrivés en tête, sont les soins de santé et l’intelligence artificielle. Suivent les secteurs des villes intelligentes et des transports, du commerce de détail et de l’industrie manufacturière.
3 startups Suisses intègrent ce programme
Si la Suisse n’a pas été parmi le pays le plus actif pour candidater, 3 startups font partie de la sélection finale.
- SecuraXis : une startup basée à Genève, spécialisée dans la protection de la vie privée par l’analyse des sons.
- VAY : apprend aux ordinateurs à percevoir et à prédire parfaitement les mouvements humains, assurant ainsi une interaction harmonieuse entre les deux mondes.
- Digipharm : développe la première plateforme de contrats intelligents au monde permettant une tarification flexible des technologies de santé et des traitements.

Plus de détails sur leurs activités sur Startupticker.
Il faut bien reconnaître qu’il y a déjà tant de programmes à suivre, que la Confédération fait déjà beaucoup pour aider l’expansion internationale de ses startups et que l’Europe n’est pas forcément le partenaire à qui on pense en premier quand on vise l’export, que la discrétion suisse sur ce programme n’est pas étonnante. Même si d’autres montrent que la proximité peut être une option, comme Technis par exemple.
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