Ce n’est pas le tout d’être considéré comme le premier de la classe en matière d’innovation, mais il faut aussi le prouver et ne pas se reposer sur ses lauriers. Voyons par exemple la question de l’hydrogène qui est un sujet de plus en plus sensible. Une petite musique se fait actuellement entendre pour nous indiquer que c’est sans doute l’énergie de notre futur. Quand on parle des moyens de transport, cette source d’énergie revient très souvent comme la solution pour la mobilité de demain. Pas pour toutes les mobilités, pas tout de suite, mais quand même, vu les objectifs de neutralité à atteindre en ce qui concerne notre bilan carbone, il ne faut pas trop éprouver de gène à s’intéresser à l’hydrogène. D’ailleurs coté brevet, l’Europe s’active fortement.

Coté véhicule l’accent est mis aujourd’hui sur la batterie électrique. A tel point que cela inquiète certains, pour des raisons assez justifiées de ressources en terre rare et de problématique de recyclage. Dans un livre un peu réquisitoire, François-Xavier Pietri éclaire l’absurdité de décisions qui, en plus d’être contre-productives sur le plan écologique, pourrait nous faire vivre un enfer sur les routes. Il livre heureusement quelques pistes pour que l’électrification totale du parc automobile ne crée pas un gigantesqte court-circuit écologique.
Toujours du coté de l’automobile, des avancées sont à noter dans la mobilité lourde comme le transport et la livraison. Stellantis a par exemple développé une solution zéro-émission associant pile à combustible et hydrogène, qui combine les avantages des piles à combustible avec ceux des batteries électriques dans un véhicule électrique à pile à combustible (FCEV). L’énergie basée sur l’hydrogène est une solution qui semble particulièrement adaptée aux besoins des clients VUL (véhicules utilitaires légers), qui recherchent une grande autonomie, une charge rapide et zéro émission, le tout sans compromettre la charge utile.
Mais avec la trouvaille de l’EPFL, une étape importante va être franchie !
Des chimistes de l’EPFL ont inventé une feuille artificielle solaire, basée sur une nouvelle électrode transparente et poreuse. Elle peut récolter l’eau atmosphérique et la convertir en hydrogène. Cette technologie semi-conductrice est simple à fabriquer et à mettre en oeuvre à grande échelle.
Pendant des décennies, les scientifiques ont rêvé d’un dispositif entièrement alimenté par de l’énergie solaire pour recueillir l’eau dans l’atmosphère et la convertir en hydrogène. A l’EPFL, l’ingénieur et chimiste Kevin Sivula et son équipe, ont développé un système aussi simple qu’ingénieux. Il combine des technologies semi-conductrices et des électrodes innovantes qui présentent deux caractéristiques clés: porosité, pour maximiser le contact avec l’eau de l’atmosphère, et transparence, pour optimiser l’exposition au soleil du revêtement semi-conducteur. Sous la lumière naturelle, le dispositif extrait l’eau de l’air ambiant et produit de l’hydrogène. L’article de l’EPFL vous donne plus de détails concernant cette innovation.
Ces essais de laboratoire fructueux permettent de passer à l’étape suivante, optimiser le système pour pouvoir exploiter cette innovation à plus grande échelle. Ces recherches s’inscrivent dans le cadre du projet européen “Sun-to-X”, dédié à l’avancement de cette technologie et au développement de nouvelles manières de convertir l’hydrogène en carburants liquides. (source EPFL actu)
En France aussi les objectifs sont ambitieux pour un hydrogène décarboné
Avec France 2030 l’État investit massivement dans la structuration de la filière de l’hydrogène décarboné et vise à être un des leaders mondiaux. La France se donne ainsi l’ambition de pouvoir compter sur son sol au moins quatre giga-usines d’électrolyseurs et l’ensemble des technologies nécessaires à l’utilisation de l’hydrogène. Ce qui demande un effort conséquent sur les compétences pour accompagner ce déploiement industriel massif. Un objectif qui peut être une opportunité de collaborer avec nos voisins hélvêtes.
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