Il y a quelques jours, alors qu’il était interrogé sur France Info, Cedric O, Secrétaire d’État chargé du Numérique expliquait pourquoi il ne faut pas trop regarder de vidéos. En effet, entre serveur et réseau, les vidéos impliquent une consommation énergétique très importante dont l’empreinte carbone est 3 fois celle du transport aérien. On sait que Greta ne prend plus l’avion, mais on ne sait pas si elle est a abandonné la consultation de vidéos. Ce qu’il faut retenir c’est que derrière des activités digitales, qui semblent simples à l’usage, il y a une dépense d’énergie considérable, dont il est difficile de se faire une idée précise. Coté cryptomonnaie, ce n’est pas mieux, voire cela se révèle pire.
Le travail initié au sein de l’EPFL par Rachid Guerraoui, directeur du Laboratoire de calcul distribué (DCL) représente un changement de paradigme sur la manière de concevoir les cryptomonnaies. Cela modifie l’idée du consensus qui est à la base du Bitcoin et ce nouveau système, baptisé Byzantine Reliable Broadcast, peut diriger en toute sécurité des transactions en cryptomonnaie avec un coût énergétique virtuellement nul – « plus ou moins celui d’un échange d’email », explique Rachid Guerraoui. On parle de quelques grammes de CO2, contre une estimation de 300 kilos pour chaque transaction en Bitcoin. Les graphes montrent également qu’Ethereum est 3 fois moins dispendieux en énergie que le Bitcoin.
Cette approche pourrait représenter un important avantage sur le Bitcoin, dont on estime la consommation électrique globale proche de celle de l’Autriche, et l’empreinte carbone comparable au Danemark.
Un nouveau postulat dans la conception des crypto monnaies
Ce changement de paradigme influe donc sur la manière de concevoir les cryptomonnaies – et plus généralement sur le principe de la confiance dans le monde numérique. Pour illustrer son propos, Rachid Guerraoui use d’une métaphore légale: tous les acteurs de son système sont « innocents jusqu’à ce qu’ils soient démontrés coupables ».
Le postulat tranche avec le modèle traditionnel du Bitcoin, décrit pour la première fois en 2008 par SatoshiNakamoto. Il repose sur la résolution d’un problème complexe, appelé « consensus », afin de garantir la sécurité des transactions. Dans ce modèle, chaque acteur du système distribué doit s’accorder sur la validité de l’ensemble des transactions pour se prévenir des tricheurs – qui sinon pourraient par exemple tenter de dépenser deux fois les mêmes jetons numériques (double-dépense). Pour prouver leur honnêteté et rejoindre un consensus, les acteurs doivent exécuter de complexes tâches de calculs – coûteuses en énergie – qui sont ensuite vérifiées par les autres acteurs.
Découvrez sur le site de l’EPFL, ce postulat en détail et quels sont les nouveaux usages que cela peut initier grâce à la circulation de ces assets numériques. Une technique qui va sans doute intéresser les spécialistes de la Crypto Valley et ceux qui vont avoir envie de se retrouver sur la plateforme Smart Valor, tout juste lancée et qui organise tous les ans son Crypto Summit. Le prochain est pour janvier 2020.
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