Pour trouver un titre à ce post, n’inventons pas de mots. Puisé parmi les messages qui ont enrichi le Slack du #VersusVirus hackathon, celui emprunté à ce canal de communication correspond parfaitement au sentiment global perçu lors de cette aventure online. Celle-ci a réunit des personnes qui ont composé un réseau, traversant la Suisse de part en part, mais incluant également des personnes habitant loin du Matterhorn.

VersusVirus ce n’est pas fini !

Parlons chiffre un court instant. Près de 5000 personnes se sont inscrites à ce Hackathon, qui à fusionné les énergies pendant 48 h. On jettera un regard amusé sur la précision Suisse bien connue et qui ne s’est pas démentie à cette occasion. Rassembler 4919 personnes dans le canal #1_versus-virus pour lutter contre le Covid-19, cela vaut le respect de tout le monde. Au global les inscrits ont dépassé ce chiffre. Il y eu au cours de ce week end du 3 au 5 avril, 263 équipes qui ont développé de nombreux projets. Ceux ci peuvent être consultés sur DevPost (attention, j’ai l’impression que le lien a des problèmes). Le jury a décidé de mettre l’accent sur 42 projets pertinents qui sont ressortis de ce super meeting pour lutter contre ce virus et ses effets collatéraux.
Ceux ci sont répartis dans les catégories suivantes:

• Data vs Fake News
• Support Solidarity
• Protect Risk Groups
• Isolation Mental H
• Medical Care
• Home Office Teamwork
• Family and Kids
• Education
• Other

Tout faire pour arrêter que le « circus virule » !

Oups, un petit exemple amusant des lapsus oratoires dont le premier ministre français est coutumier et qui nous régale avec ses confusions de langage dont la régularité doit faire pâlir d’envie Amélie Nothon pourtant elle aussi capable d’une régularité de métronome dans la production de ses opus littéraires. (minute 2.43)
Aujourd’hui, pour éviter que cette verrue lurcile …, que ce »virus circule », il faut au delà du confinement et des gestes barrières, qu’une phase de financement viennent suppléer l’énergie mise par ces milliers de volontaires à lancer ces projets.

[VIDEO] Avec une contrepèterie « le circus virule, » Edouard Philippe annonce que « l’heure du confinement allait durer»

Réfléchir, avancer et financer les projets de ce hackathon

La procédure de demande de financement du fonds #VersusVirus est lancée sur le site du hackathon. L’objectif de ce fonds est de soutenir le développement et la mise en œuvre des projets avec un capital initial. Si vous avez participé à un projet de ce #VersusVirus Hackathon, vous pouvez soumettre votre candidature en envoyant le formulaire de demande dûment rempli à funding@versusvirus.ch. Le formulaire de demande est disponible sur le lien suivant www.versusvirus.ch/funding accompagné des conditions et procédures de candidature. Cette démarche est ouverte aux projets initiés lors du hackathon jusqu’au 27 avril 2020.
#VersusVirus soutient les projets éligibles avec un capital initial pouvant atteindre 20 000 CHF par projet. Le fonds #VersusVirus comprend un total de 208 000 CHF.

Happy to be a helping hand and mind !

Ce sous-titre est également une phrase issue du Slack #VersusVirus. Symbole de cette volonté de participer, les échanges sur Slack ont montré beaucoup de solidarité, de mise en commun de compétences et pas seulement en dev ce qui est toujours rassurant. Pour différentes raisons, je n’ai pas pu rejoindre une équipe malgré mon inscription, et cela me navre un peu, mais je suis impressionné par l’exemple donné.
La mobilisation a été de tout instant. Au départ, on recherche des partenaires pour constituer des équipes sous des pseudos accompagnant les différents projets dotés de n° qui font un peu ticket de vestiaire : « Anyone on challenges 86 or 87? » « Hello, may i please be assigned to a team?« . On recrute également des volontaires: « Hello everybody! Our team is incomplete, not all of us have arrived. If anyone wants to join us. Just let me know!  » A d’autres instants on a l’impression d’entendre la voix d’un petit garçon, qui cherche son équipe comme un petit garçon chercherait ses parents éloignés dans la foule d’un quai de gare au moment des départs en vacances ; « where is my team? ».

Il faut aussi rythmer ces journées intenses avec des moments de repos ou s’évader pour régénérer sa capacité à produire des idées; « Go strong, go to bed or go dancing! » Les reprises doivent être enthousiastes et énergisantes. On appelle à la rescousse yoga et musique pour des petit-déjeuners ou il n’y a pas que la machine à café qui joue sa mélodie; « Good morning everyone ! Wake-up Yoga with Reut, followed by two breakfast concerts by Artemi !« 

Tout les compétences étaient attendues, du jeune Padawan du code aux connaissances des vieux routiers de la toile mais aussi du Business Developpement et du marketing. On trouvait des seniors disponibles; « Senior advice needed @ici? » alors que pour l’autre face de l’humanité, le hackathon programmait une session particulière faisait appel aux juniors; ALL CHILDREN AGES 6 – 16 ARE INVITED to participate in a special inter-generational session of the Swiss national Hackathon ».
Tout le pays était impliqué à tel point qu’un spécial guest venait y faire son apparition. Je vous laisse le glisser dans la catégorie citée ci dessus correspondante; « Need some energizing words? We have another surprise guest for you, Federal Councilor Guy Parmelin, joining us at 13:45! Please join us on« .
Les interventions furent donc multiples et ont porté leurs fruits. Grâce à l’effort des participants, une liste de 42 projets existe et ceux-ci vont désormais sortir des limbes pour nous aider à lutter contre ce virus, ou un de ses futurs cousins, qui sait.
On remerciera donc aussi, ceux pour qui les fuseaux horaires ne furent pas des obstacles. R. la jeune femme d’origine marocaine qui s’était inscrite depuis la Tunisie ou elle habite. A. physicien installé à Vancouver mais qui a travaillé à Genève et qui a proposé son projet contre le Covid-19, bien avancé, car c’est ce contre quoi il lutte au quotidien depuis le Canada. Ou encore A. étudiant data scientist de Bangalore, venu proposer ses compétences en Machine Learning et E. d’Athène préoccupée par les problèmes sociaux engendrés. Sans oublier les proches, X. from Zürich et P. une australienne passée par la Roumanie et actuellement à Zurich, qui forment ainsi tous et toutes, une particule de ce faisceau de volonté et de compétence qui montre que si le virus circule, les bonnes actions le traquent.

#VersusVirus continue, à travers son plan de financement, ouvert jusqu’au 20 avril, mais aussi parce que cette énergie donne une vraie vision d’un futur, ou on souhaite n’avoir aucune distanciation sociale avec les projets entrepreneuriaux. La petite musique de ce proverbe africain trop souvent galvaudé dans les ouvrages de management et d’entrepreneuship « tout seul on va plus vite, à plusieurs on va plus loin » s’entend de manière humaine et conviviale lorsque fleurissent ces messages, toujours péchés dans les courants multiples du Slack ; « We created a community channel for people from Berne », « Basel folks who would like to stay in touch after the Hack, please join #community-basel ».

On se gardera bien d’imaginer une conclusion. On espère que comme un tremblement de terre, il y aura des répliques et on laisse le mot de la fin à ceux qui l’expriment le mieux ; « Thanks for organizing the Hackaton! ».