Vous le voyez peut être maintenant fréquemment dans la rue, sur les visages des personnes que vous croisez, mais pas uniquement hélas. En effet le masque à usage unique se découvre dorénavant traînant par terre, jeté, périmé après ses quelques heures de validité, petite banderole de textile et plastique qui, si elle repousse le covid-19, développe la pollution 2020.

Clairement l’usage du masque va se développer encore pour un certain temps. La vague des experts venant sur les plateaux télé (on espère que pour celle là également il n’y en aura qu’une) laisse aussi apparaître l’écume moussante d’une belle cacophonie sur ce sujet. Mais il existe des solutions pour lutter contre ces nuisances, car si le masque ne représente qu’une petite surface de textile apprêté, le nombre de personne le portant et son usage unique limité dans le temps va le transformer en une forte source de pollution.
Swoxid et HeiQ en sont des exemples concrets et proposent des innovations marquantes, appartenant à cet univers performant qu’est la Swisstech.

Swoxid, une start-up cleantech issue du Laboratoire de Physique de la Matière Complexe de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, a mis au point les premiers prototypes d’un masque antiviral réutilisable.

La pandémie actuelle de COVID-19 est aggravée par la pénurie de matériel médical essentiel, notamment de masques de protection. De nombreux travailleurs de la santé dans le monde sont obligés de réutiliser plusieurs fois des masques jetables, ce qui augmente le risque d’infection. Et si les masques pouvaient être réutilisés plus de 1000 fois en toute sécurité ? Swoxid, une spin-off de l’EPFL, vient de fabriquer les premiers prototypes d’un masque antiviral qui peut être stérilisé par l’exposition aux UV.

La technologie de Swoxid est basée sur une membrane composite innovante en aérogel nanoporeux qui – sous l’effet de l’irradiation solaire ou ultraviolette – rend les masques contaminés sûrs en inactivant les agents biologiques infectieux tels que les bactéries et les virus. En plus de résoudre la crise actuelle de pénurie de masques, la solution de Swoxid pourrait également réduire les problèmes de santé publique liés aux millions de masques jetés quotidiennement en dehors de l’environnement médical, qui peuvent potentiellement devenir un vecteur de maladies car les agents pathogènes ne sont pas inactivés.
Swoxid est actuellement à la recherche de partenaires afin d’accélérer les efforts de R&D et de commercialisation de cette solution prometteuse mise en avant par Innovaud.

MaskTech: HeiQ from Zurich to Shanghai

Mais quand on parle de EPFL, souvent en Suisse on peut aussi regarder du coté de l’ETH de Zurich. Ces 2 pôles de compétences peuvent paraître en compétition, ou s’unir comme pour la cyber-sécurité, mais dans tous les cas cette rivalité de bon aloi est pour le meilleur, l’innovation !

C’est du coté de Shanghai qu’est venu la nouvelle des capacités de textiles innovants de HeiQ. Elles sont évoquées par Félix Moesner que j’ai eu le plaisir de croiser à Lausanne ou dans le temps à Boston ou il dirigeait le Swissnex de la cote Est. Il nous évoque sur Linkedin sa visite à l’équipe très motivée de HeiQ à Shanghai. « fier d’avoir découvert leur technologie #Viroblock dans les masques #N95 et leur large gamme d’applications supplémentaires. La spin-off de haute technologie de l’ETH Zürich, HeiQ, est un leader dans l’innovation textile créant certains des effets textiles les plus efficaces, durables et performants sur le marché actuel« .

HeiQ spin of de l’ETH de Zurich à été crée par Carlo Centonze et emploie aujourd’hui plus de 60 personnes. Le fondateur a étudié la biologie et le génie forestier à l’École polytechnique fédérale de Zurich. Il a obtenu son Executive MBA à l’Université de Saint-Gall. Il a déjà un passé d’entrepreneur en étant co-fondateur de l’entreprise spin-off de l’ETH, Myclimate, aujourd’hui l’un des principaux fournisseurs mondiaux de mesures de compensation des émissions de carbone.

Les textiles peuvent fournir une surface d’accueil pour les virus et les bactéries et contribuer au risque de contamination et de transmission. HeiQ Viroblock NPJ03 est une combinaison unique de leurs technologies dotée d’un puissant effet antiviral et antibactérien. HeiQ Viroblock est conçu pour inhiber la croissance et la persistance des bactéries et des virus enveloppés, tels que les coronavirus, sur les surfaces textiles.

La maturité de ces 2 startups n’est pas équivalente mais cela prouve la force de la recherche issue de la Confédération Helvétique. On se dit qu’on en a bien besoin de ces innovations aujourd’hui quand on repense à la gabegie française sur le sujet des masques, que l’usage d’un tel accessoire va sans doute se généraliser et que les théoriciens du complots vont argumenter que la Chine, qui nous a envoyé le problème de la main gauche, est en train de nous fournir la solution de la main droite.
Comme le révèle le titre de l’émission de FR5, ci-dessous , usage, qualité et arnaques sont des sujets directement liés à ce produit. Il est nécessaire de trouver des partenaires fiables, détenteurs de solutions propres.

Swissnex China fait d’ailleurs du masque un sujet d’actualité. Suivez leur site web et leur page Linkedin pour être au courant des prochains événements onlines sur le thème #MaskTech from Switzerland.

Loin des problématiques nécessitant des masques de protection à usage unique, je peux utiliser des masques alternatifs en tissu. Je bénéficie des talents de la styliste Noémie Devime pour porter ces modèles, à l’effet barrière moins formel, mais au style plus design.